Heranças
2022
Bois, verre peint à la main, miroirs, moulages en cire, bouteilles de vin
110 x 30 x 30 cm
Description de l'oeuvre
Dans ses œuvres récentes, Paulo Wirz explore l’ambiguïté des objets et leur pouvoir d’évocation, créant des associations entre divers éléments : des objets en verre peint à la main enfermés dans une structure en bois en forme de croix recouverte de miroirs, des fruits pourris conservés dans la cire, un labyrinthe de bois brûlé, ou encore une pièce entière inondée d’eau, d’herbes, de verres et de couverts. Il joue avec virtuosité sur les codes du cérémonial, mêlant superstition, mythologie et systèmes de croyance, influencés par son enfance à Pindamonhangaba (Brésil). Ses œuvres évoquent les accessoires des rituels religieux et interrogent la relation humaine entre le monde matériel et immatériel, ainsi que la sémiotique qui pourrait en découler.
À la Kunsthalle Palazzo, Wirz poursuit une série de structures modulaires en bois qu’il développe depuis un certain temps. Deux d’entre elles contiennent des fragments de son corps moulés en cire : le bras gauche et les deux bras, sublimés par la lumière rouge du verre qui scelle la structure, leur conférant une dimension extatique, presque onirique. Sur les boîtes, des bouteilles de vin sont disposées avec précision, rappelant l’agencement des pions sur un échiquier ou un code à déchiffrer. L’interaction entre les fragments corporels et la réflexion des bouteilles ajoute une nouvelle couche de lecture à l’ensemble.
Extrait de texte : Michael Babics
Biographie de l'artiste
Paulo Wirz est un artiste visuel né à Pindamonhangaba, au Brésil. Il vit et travaille à Zurich, CH.
Wirz travaille des sculptures de grand format, des installations in situ, de la photographie et de la vidéo. Dans ses recherches, Paulo étudie différentes formes de conceptions sociales et anthropologiques de la mortalité et des tentatives d'immortalité. Il est intrigué par le rôle et la relation entre la préservation, la possession, la transmission, la visibilité et l'invisibilité dans notre culture et notre société. Paulo a obtenu un Bachelor en photographie à l'Université des arts de Zurich, CH et un Master en arts visuels à la HEAD–Genève, CH. En 2019, il a reçu le New Heads Prize et en 2021, le Swiss Art Award. Entre 2019 et 2022, il participe à diverses résidences telles que Fondazione Ratti (Côme, IT), ZQM (Berlin, DE), Cité internationale des arts (Paris, FR), ProHelvetia (Le Caire, EG). En 2023, il a été boursier en début de carrière au Collegium Helveticum - ETH Zürich, CH, et en 2024, au New Europe College à Bucarest, RO. Son travail a été exposé dans des institutions telles que la Kunsthalle Basel, CH, la Kunsthalle Fribourg, CH, le Centre d'Art Contemporain de Genève, CH, Helmhaus Zurich, CH, Archivio Conz, DE, Wehrmühle, DE, HausKonstruktiv, CH, Fondazione Ratti, IT, et la Cité internationale des arts, FR. En Mai de cette année, il présentera sa première grande exposition individuelle institutionnelle à la Kunsthalle d'Arbon, CH.
Statement
Je travaille principalement avec des sculptures et des installations in situ. Au cœur de mes recherches, je réfléchis à des questions sociales et anthropologiques qui tournent autour des récits humains sur la mort et la quête de l'immortalité. Mon inspiration vient du contexte syncrétique et multireligieux de Pindamonhangaba, la ville brésilienne où j'ai grandi, ainsi que de mes origines culturelles mixtes (égyptiennes/libanaises et suisses) et de mes expériences de vie en tant qu'adulte. Le vocabulaire formel et conceptuel de mon travail est également influencé par des lectures et des recherches sur le terrain.
Je m'intéresse à des thèmes tels que les lieux de sépulture et les rituels, les systèmes de croyance, les récits religieux, la valeur matérielle, l'attachement matériel, la mémoire, le patrimoine culturel et leurs rôles politiques dans les sociétés prémodernes, modernes et contemporaines. Je suis fasciné par les relations entre la préservation, la possession, la transmission, le détachement, la déconstruction, la visibilité et l'invisibilité. Je m'intéresse particulièrement aux phénomènes où la signification symbolique d'éléments quotidiens est transformée en composantes sacrées et rituelles, ainsi qu'à leur capacité à transmettre des connaissances dans le cadre d'activités religieuses et rituelles.
D'un point de vue formel, je m’inspire des mémoriaux, des monuments et des cimetières, mais aussi des espaces domestiques (meubles et objets ménagers) et des univers ludiques (notamment les jeux de société). Dans mon travail d'atelier, qui est façonné à la fois par l'intuition et par des décisions conceptuelles, des matériaux tels que la cire, le sable, la cendre, le bois, le gazon, le bronze, le verre, les arbustes des terrains vagues, les fleurs ornementales, les fruits frais, les miroirs, le feutre, le velours, la pierre et les objets trouvés se sont naturellement associés dans ma pratique.
Récemment, j'ai expérimenté la vidéo, le son et la photographie afin d'explorer de nouvelles formes d'expression et d'élargir les possibilités narratives et les temporalités de ma recherche.