we got each other like bones and blood
2024
Grès, émail, tissus
46 x 55 cm
Description de l'oeuvre
La pièce montée proposée, potentiellement un gâteau, épicentre de la fête par excellence, est ici non pas de marbre mais dans tous les cas figée. Est-ce donc une proposition gustative ou une contemplation? Dans tous les cas, cette tour de Babel ou de Pise, ascension, apothéose ou décadence annoncée devient le réceptacle de créatures et de décors, de visages et de dualité, d’amour, de couleurs vives et éteintes, d’ombre qui plane et de lueurs organiques. Cette scène entre jouet Happy Meal du McDonalds, crochets de nappes traditionnels, pétales, algues, épines et fortifications, étoiles et shurikens est l’espace de tous les possibles, de l’amour le plus douillet aux excès les plus pervers, les plus dangereux. La fête est une communion, mais de quelle nature? Profondément humaine?
Biographie de l'artiste
Formée en céramique au CFPArts de Genève, CH, Anja Ripoll a présenté ses oeuvres dans divers lieux en Suisse, tels que la Fonderie Kugler, Art au centre, à Duplex, ainsi qu’au Centre d’art contemporain, dans le cadre d’une collaboration avec la marque de mode Agapornis.
En 2022, Anja a obtenu une bourse de résidence à la fondation Bruckner, et la même année, elle a passé deux mois en résidence dans l’atelier de l’artiste Irina Razumovskaya à Londres, UK. Plus récemment, elle a remporté le Young European Ceramic Compétition, ce qui lui a permis d’exposer à Saint-Quentin-La-Poterie en France. Elle a également remporté le concours international de céramique, lui offrant l’opportunité d’exposer au Musée de Carouge à Genève. Ses œuvres sont également présentées à l’échelle internationale notamment à la Candy snake Gallery à Milan, IT, à Metamorphika à Londres, UK et à Gr_und à Berlin, DE.
Anja vit et travaille à Genève.
Statement
Céramiste de formation, Anja Ripoll réinvente constamment son approche dudit médium et de la terre par souci culturel, par curiosité et avant tout comme un outil pratique.
Voyons le corpus d’œuvres et de mandats pour comprendre de quel travail et de quelle problématique il s’agit ici de parler. Ce sont des créatures fantastiques, golems-totems, fusions de formes antiques, contemporaines et « aliens », vestiges érigés en coupe, vase, réceptacle.
Un soleil parasité, un cerbère, un château. En tant que jeune artiste contemporaine genevoise, à la croisée de l’Europe et du monde capitaliste, sa sensibilité nostalgique et la spéculation formelle qui en découle vont de soi.
Il s’agit d’exprimer et faire sens singulier, digérer l’idée d’anthropocène telle qu’elle nous apparaît de plus en plus, uncanned, ingurgitée, vomie et redirigée, uncanny, étrange. Comme l’idée de beau et de mort, l’infini vide et l’objet façonné sont ici tout en tension fascinée. Une ère en soi et en cela un paradigme échappant à notre sens commun, culturel et linéaire, fil rouge de l’Histoire.
À l’heure où le monde matériel se voudrait exponentiel régi par le Léviathan appelée croissance, enchaîné par des géants qui s’effacent, opaques dans leur immensité institutionnelle, olympique; que fera-t-on des porcelaines quand on aura enfin rencontré l’éléphant dans la pièce ? Quelle apparence et quelle vie donner aux chimères, aux titans et autres habitants du musée en cas d’urgence ?